• Chanson de Roland - XIe siècle (extrait)

    Roland à Roncevaux, dix-sept maquettes de costumes par Alfred Albert et Paul Lormier, 1864 (gallica)

    Roland à Roncevaux,
    dix-sept maquettes de costumes par Alfred Albert et Paul Lormier, 1864 (gallica)

     

        La Chanson de Roland est un poème épique et une chanson de geste du XIe siècle attribuée parfois, sans certitude, à Turold (la dernière ligne du manuscrit dit : Ci falt la geste que Turoldus declinet).
        Neuf manuscrits nous sont parvenus, dont un, le manuscrit d'Oxford du début du XIIe siècle, le plus ancien et le plus complet, est en anglo-normand. Ce dernier, identifié en 1835, est considéré par les historiens comme le manuscrit d'autorité. C'est donc lui que l'on désigne quand on parle sans autre précision de la Chanson de Roland.
        Elle s'inspire, trois siècles après, du combat fatal dans les Pyrénées du chevalier Roland, préfet de la Marche de Bretagne et de ses compagnons d'armes contre une force toujours identifiée avec difficulté, possiblement des Basques.

    source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chanson_de_Roland

     

     CIV

    La bataille est merveilleuse e cumune.
    Li quens Rollant mie ne s’asoüret,
    Fiert de l’espiet tant cume hanste li duret ;
    A .XV. cols l’ad fraite e perdue ;
    Trait Durendal, sa bone espee, nue,
    Sun cheval brochet, si vait ferir Chernuble.
    L’elme li freint u li carbuncle luisent.
    Trenchet le cors e la cheveleüre,
    Si li trenchat les oilz e la faiture,

    Le blanc osberc, dunt la maile est menue,
    E tut le cors tresqu’en la furcheüre.
    Enz en la sele, ki est a or batue,
    El cheval est l’espee aresteüe ;
    Trenchet l’eschine, hunc n’i out quis jointure,
    Tut abat mort el pred sur l’erbe drue.
    Après li dist : « Culvert, mar i moüstes !
    De Mahumet ja n’i avrez aiude.
    Par tel glutun n’ert bataille oi vencue. »
    CIV

    La bataille est merveilleuse ; elle tourne à la mêlée.
    Le comte Roland ne se ménage pas.
    Il frappe de son épieu tant que dure la hampe ;
    après quinze coups il l’a brisée et détruite.
    Il tire Durendal, sa bonne épée, toute nue.
    Il éperonne, et va frapper Chernuble.
    Il lui brise le heaume où luisent des escarboucles,
    tranche la coiffe [?] avec le cuir du crâne,
    tranche la face entre les yeux,

    le haubert blanc aux mailles menues
    et tout le corps jusqu’à l’enfourchure.
    À travers la selle, qui est incrustée d’or,
    l’épée atteint le cheval.
    Il lui tranche l’échine sans chercher le joint,
    il abat le tout mort dans le pré, sur l’herbe drue.
    Puis il dit : « Fils de serf, vous vous mîtes en route à la malheure !
    Mahomet ne vous donnera pas son aide.
    Un truand tel que vous ne gagnera point la bataille ! »


    source : https://fr.wikisource.org/wiki/La_Chanson_de_Roland/Joseph_Bédier/La_Chanson_de_Roland/Bilingue/101-150


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