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Bailleul (Belle) - U
- édification par : la charte communale acquise en : 1177 par Philippe Auguste, comte de Flandre, confirmé en 1249 puis en 1517 par Charles Quint (les cloches avaient salué, en 1513, sa venue, quand il était âgé de 13 ans et demi)
- construit en :
- 837 : premier document attestant l'existence de Bailleul, ce qui en ferait la plus ancienne ville flamande
- 1177 : Bauduin, châtelain de Bailleul, obtient l’autorisation d’avoir un beffroi et des cloches. On construit l'Hôtel de Ville en pierre avec beffroi (tour de guet) en bois, la salle voûtée gothique soutenue par un pilier cubique encore visible au pied du beffroi. Le métier de guetteur est supprimé à Bailleul en 1895
- 1412 : les avoués et les échevins avaient décidé de faire sonner la grosse cloche pour annoncer le début du travail dans les champs».
- XVIe siècle : plusieurs incendies dans la ville l'endommage, on reconstruit l'Hôtel de Ville avec beffroi et horloge dans le style de l'époque. Une rénovation a lieu en 1556 en grès d'Artois venant de Béthune par la Lys
- 1607 : construction de la flèche avec girouettes portant les armoiries des échevins, bailli et greffier mais dès 1681, un incendie ravage une brasserie puis l'hôtel de ville et 488 maisons (l'évènement est raconté par De Springher dans Belle brandt, Bailleul brûle)
- 1800 : le Beffroi soutient un télégraphe qui forme la correspondance entre Lille et Dunkerque, la bascule publique se trouve sur le parvis de l'Hôtel de Ville
- 1914-1918 : destruction de la ville à 98% (seul le présidial du XVIIe est épargné), l'obus allemand tombé sur le beffroi le 23 mars 1918 est conservé dans le hall de l'Hôtel de Ville. Plus de 100.000 obus ont été tirés sur Bailleul entre avril et août 1918. Le Monument aux Morts se situe sur l'ancien site de l'église Saint-Amand, sous forme d'une ruine symbolisant le socle du beffroi et ce qui restait de l'église Saint-Waast
- 1924-1932 : reconstruction de la tour du beffroi, la bretèche, la tourelle d'angle et son imposante toiture percée de lucarnes. Le premier projet plus riche, du même architecte, ne verra pas le jour faute de subside
- architecte : Louis-Marie Cordonnier pour la reconstruction après guerre (il est également l'auteur de l'Eglise Saint-Vaast et de plusieurs maisons de la Grand'Place)
- style : néo-Renaissance flamande
- matières : salle gothique en grès, béton armé, pierres calcaires et briques jaunes
- hauteur : 62 mètres (192 marches) avec 4 étages :
- rez-de-chaussée : salle gothique du XIIe siècle, à l'origine salle des gardes, elle abrita le bureau d'octroi et le poste de police
- 1er étage : salle d’exposition sur la ville et le beffroi (à l'origine salle des archives)
- 2e étage : ancien mécanisme de l’horloge et les quatre «placards» qui renferment les cadrans de l’actuelle pendule (à l'origine salle du trésor avec titres et chartes)
- 3e étage : reproduction à taille réelle de la girouette, Mélusine
- 4e étage : salle des cloches
- lieu : Hôtel de Ville - Place Charles de Gaulle (Grand'Place) - 59270 Bailleul
- renferme : services communaux dans l'Hôtel de Ville, exposition sur la ville dans les salles du beffroi
- visitable :
- de mars à décembre, le 1er dimanche du mois à 16h
- d'avril à septembre, les samedi et dimanche à 16h
- en juillet et août, les mardi et jeudi à 11h, le vendredi à 20h, les samedi et dimanche à 16h
- Du chemin de ronde (difficile d'accès), à 40m, on voit les monts de Flandre (du mont Noir au mont Rouge), les clochers des villages alentours (plaine de la Lys et l’Artois) et même Lille lorsque le ciel est dégagé. Chaque angle du chemin de ronde, est dirigé vers un point cardinal
- inscrit :
- le 11 décembre 1922 (alors qu'il est en ruine)
- le 30 mars 1992, le carillon
- en 2005 sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO
- girouette : la sirène Mélusine (depuis 1690, de 1m 20 et 22 kilos, maintenant 1m 35 et 32 kilos en cuivre), d'après une légende poitevine datant de 1392 écrite par le trouvère Jean D'Arras pour Jean de Berry. En 1930, certains Bailleulois voulaient retrouver Mélusine, alors que d'autres voulaient le Lion des Flandres. On décida de remettre Mélusine (elle coûta 12000 francs) et de mettre un Lion sur le clocher de la bretèche. Rénovée en 1966 (après que la foudre l'eut percutée), redorée en 1970 (en même temps que la rénovation de la flèche), rénovée de nouveau en 2006 (après que la foudre ait encore endommagée son bras gauche et son miroir)
- cloches : 35 cloches dont 8 grosses cloches (un peu plus de 5 tonnes en tout), le bourdon porte l'inscription suivante : Avec mes 34 sœurs je remplace dans le beffroi le carillon de 33 cloches qui fut coulé en 1717 par Antoine Bernard, fondeur à Neufchâteau en Lorraine et qui fut anéanti le 23 mars 1918 par l'artillerie
- carillon (mélodies) : le manuel est en attente de rénovation, un carillon d'étude se situe au pied du beffroi
- à l'heure : Drink, drink zuystocktee (Buvez, buvez de la tisane de réglisse) (voir la vidéo)
- au quart : Een kalemanden rock / Een wit mantlyntjen d'rop (Un jupon de calmande (étoffe) / par-dessus un mantelet blanc) (air de Dunkerque)
- à la demi : air flamand ancien retrouvé par Edmond de Coussemaker, homme politique et ethnologue de Bailleul
- au trois-quart : Als de grote kloke luydt / De Reuze komt uit (Quand la grosse cloche sonne / le Géant sort)
- légende / anecdote :
- les clefs de la voûte de la salle gothique portent un lion (armoiries des Comtes de Flandre), un agneau portant un étendard, les armoiries de la ville, un agneau pascal portant une croix. Une pierre d'un corbeau porte une fleur de lys (également présent sur un sceau de la ville)
- en 1894, un employé de l'octroi doit relever l'heure à la gare pour régler l'horloge du beffroi devenue imprécise. On dit qu'elle sonnait une minute avant la cloche de l'église, se targuant d'être à l'heure pile
- des vitraux à l’image des activités économiques ayant fait la prospérité de Bailleul ornent l'Hôtel de Ville : la dentelle, la poterie, le tissage...
- le mécanisme du carillon est un cylindre de boîte à musique d’1,20m de diamètre
- Concernant le beffroi en lui-même, Jérôme Steenkiste (président de l’office de tourisme des monts de Flandre) explique que son style est parfois qualifié de hanséatique car «d’Ypres à l’Angleterre, on retrouve ces façades à pas de moineaux.»
- Le beffroi sert de phare la nuit
- Carnaval : lors du carnaval (5 jours allant du vendredi soir précédent mardi gras jusqu'au mardi gras), sortie du géant Gargantua (assis, il mesure 5m) et jets de tripes (de boucher bien sûr) par le docteur Piccolissimo
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