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Dinant - Les Hôtels de Ville
1 : vue par Claude Chastillon, vers 1589
2 : vue par Clarkson Frederick Stanfield, vers 1850
3 : actuellement (ici vers 1910)Hôtel de Ville
Si le pont de Dinant a acquis, après le XIème siècle, une importance considérable, c'est entre autres raisons, parce qu'il abrite au cours du XIIIème siècle, ce qui fut vraisemblablement la première maison communale.
A cette époque, en effet, fut érigée en son milieu, la tour dite des Échevins. Elle était le lieu de réunion de ces derniers, mais également la demeure du magistrat, ce qui, semblent indiquer les archives locales, ne laissa pas de provoquer quelques heurts entre les autorités pendant cette période de coexistence forcée. Quoi qu'il en fut, la crue de la Meuse de 1572 mit tout le monde d'accord ; il fallut acquérir un autre local, les eaux ayant emportés le premier. Le bâtiment acheté était situé dans la rue dessous Meuse (Tour Maire), qui disparut en majeure partie au XVIIème siècle.
La ville de Dinant faisait partie, au milieu de XVIIIème siècle, de la Principauté de Liège, et le Prince-Evêque, trouvant au creux de notre vallée bienveillante en repos salutaire, mais soucieux tout autant d'avoir un œil indiscret sur le Comté de Namur tout proche, fit construire un palais. Cette demeure privée vint ensuite enrichir le patrimoine de la ville qui chargea ses lieux d'abriter, jusqu'à nos jours, les services municipaux.
Comment se présentait le bâtiment initial ? A en croire Edouard GERARD, " il ne présentait rien d'intéressant, sinon sa façade sur la Meuse, que caractérisait un avant-corps octogonal en encorbellement avec une toiture à la Mansard, ayant sur sa droite une tour trapue surmontée d'un clocher bulbeux ". Ce clocher dont nous parle l'auteur ressemble étrangement à… mais trouvez vous-même la ressemblance!!!
A cette tour est attenante la Porte Saint Martin (ou porte Salmier, du nom d'un ancien bourgmestre) ; elle vit le jour au XVIIème siècle, et le chronogramme gravé sur une plaque de marbre noir se traduit du latin par " la paix et le salut seront donné à ceux qui servent la neutralité ".
Celle-ci vit du reste, l'incendie de l'Hôtel de ville demeuré intact jusque-là, mais n'échappa point à l'armée ennemie, hormis la façade de Meuse. Cette destruction occasionna pour la seconde fois la perte des archives les plus importantes de Dinant ; les premiers documents s'étaient perdus lors de la crue de 1572. Voilà pourquoi la ville est relativement peu fournie en manuscrits antérieurs à 1466.
L'édifice actuel occupe donc l'emplacement de la résidence du Prince-Evêque Joseph-Clément de Bavière qui s'articulait autour d'une cour intérieure. Après sa mort en 1723, le magistrat de la ville occupe les locaux pour y tenir ses séances. Finalement, il rachète le palais en 1783.
Après qu'il eut brûlé en août 1914, la reconstruction de l'hôtel de ville, relativement fidèle à la construction originaire, fut menée entre 1924 et 1925 par les architectes Monaert et Petit. L’édifice se compose de deux ailes à deux niveaux dans l’angle desquelles se niche, en oblique, l’entrée monumentale en pierre de taille. La façade de droite comporte neuf travées de baies encadrées de pierres dans un parement de brique. La façade de droite n’en comporte que six seulement. Le long du fleuve, la façade a été reconstruite à « l’identique », à l’exception de la substitution de la toiture originelle à la Mansart par une bâtière à croupes. Des arcs en plein cintre bordent une avancée centrale aux pans coupés limités par un boudin supportant (l’ancienne chapelle du palais épiscopal ?).
L'hôtel de ville abrite plusieurs œuvres d'art, entre autres des paysages mosans de STANFIELD, KINDERMANS, BARON, des bustes d'Adolphe SAX, inventeur dinantais du saxophone, HUYBRECHTS, musicien dinantais.
Il contient également une cloche de bronze de 1566, provenant de l'église de Dinant, un canon espagnol du XVIème siècle trouvé en Meuse et pesant plus de 100 kgs.
Il est étonnant de constater que nombres d'artistes, ayant fait carrière au-delà de nos frontières, et ce, de tout temps, son originaires de notre vieille ville. Henri BLES, peintre dinantais depuis… la fusion des deux communes, Antoine WIERTZ, Joachim LE PATENIER. Que de noms illustres, que d'œuvres immortelles mais trop peu connues des dinantais eux-mêmes… mais nul n'est prophète en son pays, n'est-il pas vrai ?
source : http://www.dinant.be/index.htm?lg=1&m1=5&m2=15&m3=292
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