• maire de Valenciennes en 1815 n.m.

    Au Moyen-âge, un villicus gère la "villa", c'est un intendant qui gère le domaine au nom du maître.

    Le maire, du latin maior, la "plus grand, plus important" dans l'échevinage (qui donne mayeur en wallon et picard) est le premier échevin du magistrat.

    Il descent de la charge du chef de la curie romaine et de la municipalité gallo-franke. Adopté jusqu'au temps où disparurent le nom et l'office du défenseur, par absortion de cette office dans la seigneurie de l'évêque.

    Le mot est toujours utilisé en Belgique, particulièrement en Wallonie, en concurrence avec bourgmestre d'origine germanique.

    cf. Echevin (un)


  • Filips v. d. Elzas geeft een charter aan Brugge in 1190 [Albrecht De Vriendt (1895)]n.f.

    Étymologie : de chartre, du latin classique chartula « petit écrit », en bas latin et latin médiéval « acte, document », dérivé du latin classique charta « feuille de papyrus préparée pour recevoir l'écriture » d'où « écrit » et « lettre », spécialement en bas latin (pluriel) « écrits, actes authentiques ; pièces d'archives » ; en latin médiéval « acte dispositif » carta ingenuitatis, libertatis, obnoxiationis, donationis. Donne charte par dissimulation (cf. martre/ marte) ou d'après le latin charta.



    Document récapitulant les privilèges de la commune et reprenant souvent les articles de la coutume accordée au Xe et XIe siècle, qui définissaient la somme prélevée par le châtelain sur les marchandises vendues ou achetées dans la ville.

    Ensuite la charte des privilèges régla également la juridiction, et le mode d'élection des échevins, etc.

     

     

    Filips v. d. Elzas geeft een charter aan Brugge in 1190 [Albrecht De Vriendt (1895)]

    Philippe d'Alsace donne une charte à Bruges en 1190 [Albrecht De Vriendt (1895)]


  • Markt de Meninloc.f.

    ou grand marché.

    Lieu où sont organisés tournois, fêtes folkloriques et cérémonies religieuses, et surtout le marché qui fait prospérer la ville et ses marchands.

    Les échevins y construisent leur Halle ou Maison de Ville et le Beffroi pour exercer leur pouvoir aux sons des cloches. Les échevins se réunissaient jusqu'alors sur une place publique ou dans une halle marchande, mais aussi à un carrefour, chez un particulier, parfois même dans une église ou un cimetière.
    La prison se trouve dans le Beffroi, et on exécute les contrevenants à la paix public et au pouvoir sur le gibet qui s'y trouve.

    De nos jours, l'Hôtel de Ville, le Beffroi ou le perron se trouvent toujours dans la plupart des cas sur la Grand'Place.

    En néerlandais : Markt (Marché) ; Grote Markt (Grand Marché)


  • [bã]

    n.m.

    Proclamation officielle d'un jugement des échevins. On prévenait de cette proclamation, faite à la bretèche par la bancloque.

    L'expression est resté de nos jours pour la proclamation officielle d'un mariage à l'église.

    Étymologie : de l'ancien bas francique *ban « loi dont la non-observance entraîne une peine » (ancien haut-allemand ban « commandement sous menace de peine, défense, juridiction et son domaine », ancien nordique ban « défense », cf. allemand Bann et bannen, et le français bannir) à rattacher au verbe germanique *bannan « commander ou défendre sous menace de peine » ; l'origine francique est corroborée par le fait que le mot apparaît d'abord sur le domaine gallo-roman (ancien français et provençal) d'où il passe en ancien italien (banno, XIIIe siècle) et en ancien espagnol (bando, 1300)). Le francique ban est attesté sous la forme bannus ou bannum en latin médiéval depuis le VIe siècle au sens de « amende infligée à cause d'un délit contre le pouvoir public ».

    cf. Bancloque (une)  

     

    Ex. de ban de 1259 :

    BAN CONTRE CELUI QUI REFUSENT D'OBSERVER LA LOI DE LA VILLE.

    Et si fait on a savoir que sil est home u feme ki escondisse (refuse) dore en avant a faire le loy de le vile ke il perdera tous les offices de le vile et avoec (en outre) si en avoit besoigne en alcun tans on ne le recevroit en nule maison de le vile. En lan LIXième le deluns apres le behordich (premier dimanche de carême).

    Archives de Douai, cartulaire L, fe X.

     

    ban de janvier 1263

    BAN QUI DEFEND D'ENCOMBRER LES RUES.

    On fait le ban kil ne soit nus ni hardis hom u feme des hui en avant ki laist touniel (tonneau) ne keuwe (cuve) de touniel de vin wint (vide)
    en le rue u devant se maison quil ne lait fait oster dedens le tierc
    jour kil i sera mis. Et se cils a qui li touniaus seroit, ne le
    faisoit, u faire ensi il kieroit ou forfait de C s. (100 sols) et si perderoit le touniel u le keuwe con i trouveroit. Le samedi apres le vintime jor dou Noel lan LXIIIième.

    Archives de Douai, cartulaire L, fe LIII.


  • Armes de Valenciennesdu XVIIe siècleIl faut assigner aux communes au moins six origines ou causes distinctes ; ce sont :
    1° Les traditions du régime municipal romain ;
    2° Les insurrections des bourgeois ;
    3° Les concessions royales et seigneuriales ;
    4° La combinaison des institutions de paix avec les libertés locales ;
    5° La confirmation des libertés originelles dont jouissaient les villes de Flandre ;
    6° Dans quelques localités, la réunion en une seule commune de plusieurs ghildes ou petites associations industrielles juxtaposées.
    Ce n'est pas toutefois que l'action de chacune de ces causes ait été régulière et individuelle. Presque partout les divers éléments qui produisirent les communes se mélangèrent ou se confondirent.

    Recueil d'actes des XIIe et XIIIe siècle en langue romane wallonne du Nord de la France, M.Tailliar, Douai, 1849
    p.CLVIII

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    Pour les villes du nord de la France, le moyen de renaissance civile, le ressort révolutionnaire, si l'on peut s'exprimer ainsi, fut l'association jurée, la ghilde provenant des moeurs germaniques, et employée dans le cours du XIe siècle comme instrument de paix publique, sous l'inspiration religieuse et l'autorité de l'Eglise. L'application de cette puissance à l'organisation municipale eut cela de nouveau, qu'elle fut toute politique. En outre, son objet fut non seulement d'établir la paix dans les villes, mais d'y reconstituer la société par sa base, fonder une assurance mutuelle pour tous les intérêts et tous les droits, de faire sortir de l'association des citoyens une puissance Zakenzegel (sceau) van de stad Brugge (vers 1430)publique s'exerçant pour eux et par eux. Telle est, dans les documents du XIIe siècle, le sens des mots conjuration et commune ; c'est la garantie réciproque organisée sous la foi du serment, dans un but de réforme sociale et de rénovation constitutionnelle. Les membres de la cité formée en commune prenaient tous collectivement, et l'un à l'égard de l'autre, le nom de jurés, et parfois ce nom s'appliquait aussi d'une manière spéciale aux magistrats municipaux ; à cause du serment particulier qu'ils prêtaient après leur élection.
    La constitution communale renfermaient et garantissaient trois espèces de droits :
    1° le droit politique, droit de tout nouveau pour le fond et la forme, sauf d'anciens titres d'offices conservés ou rétablis, tels que ceux d'échevins et de maire ;
    2° le droit civil, droit ancien fondé sur la coutume local ;
    3° le droit criminel, en partie ancien et résultant de la coutume, en partie renouvelé dans la prévision de délits provenant du nouvel ordre de choses, tel que le crime de lèse-commune.


    Thierry, Augustin (1795-1856). Recueil des monuments inédits de l'histoire du Tiers Etat . Première série, Chartes, coutumes, actes municipaux, statuts des corporations d'arts et métiers des villes et communes de France, région du Nord. Tome premier, contenant les pièces relatives à l'histoire de la ville.
    p.26-27

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    un hurlu (gardien de la cité) du beffroi de Tournai
    La commune urbaine a sept attributs caractéristiques qui sont :
    1° une charte communale ;
    2° des magistrats pris parmi les bourgeois ;
    3° une juridiction qui lui est propre ;
    4° une milice bourgeoise et des travaux de défense ;
    5° un beffroi, une cloche, un hôtel-de-ville ;
    6° un sceau distinct pour la commune ;
    7° le droit de battre monnaie.

    Recueil d'actes des XIIe et XIIIe siècle en langue romane wallonne du Nord de la France, M.Tailliar, Douai, 1849
    p.CLXIV

     

    En néerlandais : gemeente ou anciennement keure ou chore